JUSQU’A L’OS

Equipe

Mise en scène : Hélène July / Enzo Verdet
Assistant m.e.s : Camille Olive Salommez
Interprétation : Hélène July / Marin Laurens
Auteur : Marion Denouette
Musique : Marin Laurens
Lumières : Arnaud Barré                                  Photos: Céline Zug
Discipline : Théâtre / Danse / Musique
Durée : 1h

Dates

Le 22 Novembre 2019 : Première à la Factory//théâtre de l’Oulle.

Le 1er décembre 2019 : Représentation au Lavoir Public à Lyon.

Les 8 et le 9 février 2020 : Représentations à La Factory//salle Tomasi dans le cadre du Fest’hiver.

Description

Une jeune femme nous raconte avec émotion la vie de sa mère, morte du SIDA le 07 janvier 2017. C’est à l’âge de huit ans qu’elle comprend que sa mère est malade.
Le SIDA. Une maladie qui a mis trente ans à consumer sa mère.
Le SIDA. Un syndrome qui a fait de la vie de sa mère et de la vie de son entourage un véritable enfer.

Le SIDA. Un virus très récent qui a violemment marqué les dernières décennies.
Avec les arrivées des trithérapies et les avancées de la médecine en la matière, le sujet est peu à peu retombé de notre actualité. Les risques n’en sont que plus grands. En 2017, 1,3 million de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA.

Dire autrement. Informer autrement. Prévenir autrement. Parler autrement. Montrer autrement le SIDA que l’on voit souvent comme personnifié par le malade. Dire que ce n’est pas qu’une question d’individu mais de société.

La première fois que nous avons lu le texte de Marion Denouette, nous avons été bouleversés par les propos qu’elle tenait et qu’elle défendait. Puis c’est la langue employée qui a retenu toute notre attention. L’auteure écrit de manière incisive, directe. Son langage est très musical, cyclique comme une histoire qui se répète sans cesse. Sa parole très vite arrêtée, les mots manquent, les mots restent coincés dans la gorge. Ces mots que l’on doit dire pour expliquer le drame mais qu’on ne peut prononcer. Elle écrit comme elle respire, dans un souffle, parfois long, parfois court, très court. A l’image de cette écriture, nous avons voulu créer une mise en scène très organique.
La danse vient soutenir la parole. Les mouvements corporels sont présents pour montrer l’imprononçable.
Un drap, une ampoule, des ballons, symboles de nos souvenirs, et de l’humain, beaucoup d’humain. Nous voulons dire pour continuer de faire exister. Dire pour prévenir, agir. Ne pas user de trop d’artifices pour mettre en lumière le témoignage d’une petite fille face à la maladie incurable de sa mère. La maladie du SIDA et les effets que ce syndrome peut avoir sur l’entourage de la victime reste pour nous un sujet primordial. En 2017, 1,3 million de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA.

Extrait du texte

La vie t’avait accordé encore un peu de temps. Beaucoup même.

Tu es morte quand j’avais 21 ans. 21 ans.

La vie t’avait accordé le temps de développer de l’ostéoporose de devenir paraplégique de rendre tes hanches si faibles qu’elles ne te supportaient plus de te faire gonfler à ne plus te reconnaître de faire inverser le fonctionnement de tes intestins et donc d’envahir tes poumons d’excréments de développer un nombre de septicémies impossible à survivre pour la plupart des humains sur cette terre de te faire descendre les organes de te faire enlever l’utérus de te faire poser une poche à urine de te faire développer l’apnée du sommeil et par la même occasion de la thanatophobie de te rendre victime de terreurs nocturnes de te créer des escarres aussi profonds qu’on pouvait entrevoir tes os de te faire gonfler les pieds jusqu’à ne plus pouvoir porter tes chaussures de te faire poser une plaque de métal pour garder tes organes à l’intérieur de toi de te faire poser une stomie de t’être faite piquer tellement de fois dans les bras qu’on croyait que tu étais héroïnomane de t’être faite remplacer les hanches par des prothèses en métal de porter tellement de métal qu’on t’appelait Robocop

La vie t’avait accordé encore un peu de temps. Beaucoup de temps trop même.

Distribution

La jeune fille – Hélène July

L’ombre – Marin Laurens